Titillés en permanence par des normes de beauté surréalistes, qui pourrait prétendre n’avoir jamais ressenti la douleur d’une comparaison physique désavantageuse ? Qui ne s’est jamais raconté l’histoire horrible d’un attribut trop grand, trop fin, trop obtus, ou pas assez ?
On aborde régulièrement le sujet de la beauté en consultation, tant la croyance de présenter une image rebutante aux yeux du monde fragilise l’estime de soi et conditionne la manière dont on entre en relation avec les autres. Littéralement, la pensée « Je suis moche » gâche des vies ; elle a déjà certainement brisé plus d’opportunités de partages, de liens ou de rencontres qu’une pandémie mondiale n’y parviendrait jamais.
Il faut dire que la recherche de validation sociale est ancrée dans le cerveau humain comme un paramètre de survie crucial depuis des millions d’années. Perdre l’intérêt du groupe condamnait nos ancêtres à une mort certaine. Pour y échapper, il s’agissait de déployer des efforts considérables à plaire et à se conformer aux autres. Aujourd’hui, même si l’enjeu du rejet social ne revêt plus un caractère vital, il garde une puissante emprise sur nos ressentis.
L’idée d’être dépourvu d’une certaine forme de pouvoir d’attraction génère donc un sentiment des plus inconfortables qui fragilise notre estime et dégrade la qualité de nos relations...
Face à la honte et au désamour de notre apparence, une réaction classique consiste à tendre vers un idéal présumé en faisant disparaitre les parties de notre enveloppe corporelle jugées disgracieuses ou défectueuses.
Or, cette promesse de réconfort cache au tournant une désillusion brutale : Nous cherchons à apprécier notre reflet dans le miroir, à condition de se transformer, de refuser d’être valables tels que nous sommes.
Frappez-vous un animal pour l’inviter à vous approcher ? Envoyez-vous des cartes de menaces à vos amis ? Si vous avez l’esprit sain, assurément pas. Et pourtant, quand il s'agit du rapport à soi-même, nous nous infligeons parfois un traitement très sévère : la dévalorisation, le mépris, l’abandon. Sentez-vous le danger d’un tel paradoxe ?
Nous partons en quête d’amour-propre par l’éjection de nous-même, au moyen de transformations agressives, parfois irréversibles, violentes ou dangereuses… Cette approche se trouve à l’origine du développement de nombreux troubles psychiques sérieux.
Pour cultiver un rapport positif durable à votre image, commencez par lui donner de l’amour. Votre corps n'est pas votre ennemi, il est votre meilleur ami !
Dorlotez-le en lui apportant ce qui le met en valeur, ce qui lui fait du bien, ce dont il a besoin, ce qu’il mérite. Par principe de consonance cognitive, votre estime s'alignera sur cette intention.
Pratiquez une activité physique régulière, adoptez une alimentation saine, appliquez une crème.. Pas par dégoût, par haine ou par nécessité d'ajustement esthétique, mais parce que vous voulez prendre soin de votre corps.
Cela fait toute la différence. 💝