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Reprogrammer son cerveau

Les hypothèses alarmantes sur notre avenir vont bon train et mettent notre sérénité à rude épreuve. Cet exercice de reprogrammation positive du cerveau est à mettre entre les mains de toutes les personnes qui souhaitent se libérer de quelques ruminations anxieuses envahissantes.

Dispersion d’un mystérieux virus, courbe de mortalité, crise économique, confinement, solitude, divorces, écologie, modalités de contrôle, émeutes raciales, terrorisme, ... Le danger est bien réel. Plus que jamais, au cœur de cette ‘’guerre contre un ennemi invisible’’, nos esprits ont tendance à vagabonder vers toutes sortes de projections négatives. Et quoi de plus logique ?

Nous marinons dans ce bain de prévisions anxiogènes qui reviennent avec force à notre esprit comme si nous étions sous leur emprise.

Prudence ! Parfois, la plus redoutable des menaces sommeille en nous. Nos pensées ont une influence bien moins anodine qu’on pourrait le croire car, aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est notre compréhension des événements, et non les événements eux-mêmes, qui joue un rôle déterminant sur notre vécu émotionnel et les conséquences qu’il entraîne.

En consultation, j’entends très souvent mes patients alimenter leur anxiété en imaginant le pire des scénarios concernant leur santé, leur équilibre amoureux, leur sexualité ou même leur destinée professionnelle. ‘’Et si mes parents tombaient malade ?’’, ‘’Et si je ne trouvais jamais l’amour ?’’, ‘’Et si mon époux cessait un jour de me trouver intéressante ?’’, ‘’Et si elle me trompait avec autre homme ?’’, ‘’Et si nous étions incapables de surmonter ces difficultés ?’’, ‘’Et si je perdais tout ? '’.

Ces suppositions nous permettent-elles d’échapper à une finalité douloureuse ? Non. Il se pourrait même, au contraire, qu'elles nous rapprochent de ce que nous redoutons le plus.

Evidemment, nous pouvons avoir un contrôle sur notre hygiène de vie, sur notre attitude et sur nos activités. Par contre, il y a des choses sur lesquelles nous devons admettre notre impuissance et lâcher prise. Anticiper le futur à coup de scénarios pessimistes ne sert qu’à ruiner notre sentiment de bien-être et éloigner nos chances de savourer de belles expériences.

Comme l’affirme Anthony Robbins, un chouchou de ma bibliothèque, « Where focus goes, energy flows ». Le cerveau ne peut traiter simultanément qu’un nombre restreint d’informations. Nous percevons et envisageons uniquement les scripts sur lesquels nous dirigeons notre attention. Et cette grille de lecture de la réalité influence à son tour l’énergie exhalée dans nos interactions avec le monde et dans nos décisions de vie.

Il existe tant de scénarios alternatifs dans une vision plus globale des possibilités d’avenir. Le choix appartient à chacun de préparer son cerveau à vivre une éventualité plus positive.

Passons à la pratique. Tentez donc de décrire en détails, mentalement ou par écrit, les sensations formidables que vous pourriez vivre dans une situation future. L’objectif de cet exercice consiste à décrypter et ressentir ce moment de paix intérieure le plus intensément et le plus confortablement possible à travers vos cinq sens. Que ressentez-vous ? Que voyez-vous ? Qu’entendez-vous ?

A l'instant, je vois la table dressée sous un grand parasol, des bouchées apéritives en tous genres et des serviettes colorées. Je vois le barbecue duquel s’échappe lentement la fumée alimentée par une flamme vive; je vois les rayons du soleil refléter sur les boissons fraîches; je vois les grands sourires de mes amis, et nos bras tendus pour trinquer. J’entends les éclats de rire, la musique, le crépitement du feu, le bruit des verres qui s’entrechoquent. J’écoute les anecdotes de l’un et l’autre. J’écoute le craquement discret du toast dans ma bouche. J’entends ma voix intérieure commenter le bonheur d’être entourée d’amis formidables. Je sens l’air remplir mes poumons et soulever ma poitrine ; j’expire avec une sensation de flottement. Je sens mes muscles détendus. Je sens les rayons du soleil réchauffer ma peau, le souffle léger du vent dans mes cheveux. Je sens le dossier du fauteuil qui vient enrober mes épaules. Je sens cette boisson pétillante glisser sur ma langue et me rafraîchir merveilleusement à chaque gorgée. Des odeurs délicieuses se succèdent et se mélangent au gré du vent : le fumet grillé du barbecue, les herbes, les arômes, le parfum de mes amis.

Plus on habitue notre cerveau à cette représentation agréable, et plus on la transforme en une perception automatique et naturelle qui nous permettra de nous engager en toute confiance et sérénité vers la situation en question le moment venu. Pour accéder aux bénéfices puissants de ce simple conditionnement, je vous invite à vous entraîner sans modération pendant plusieurs semaines.

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